• Des leçons de parentalité...

    L'avantage de mon métier réside dans les rencontres... Seul l'humain compte... Et à chacun, il faut donner le meilleur de soi-même du point de vue professionnel...

     

    J'entends souvent les familles me dire: " Votre métier est difficile, je vous admire"... Et ça me surprend toujours car j'ai l'impression de recevoir bien plus que je ne donne... Je prends bien garde de me protéger... Et puis chacun sa croix...

     

    Ces dernières semaines, plusieurs familles ont été fortement éprouvées... Perdre un proche, c'est toujours difficile mais perdre son enfant... c'est... Indicible... d'ailleurs la langue française ne propose pas de mot pour qualifier ces parents devenus orphelins...

     

    Et ce mercredi, pourtant toujours très fatigant, irritant, usant m'a paru gratifiant... De quoi devrais-je me plaindre?? Mes enfants sont en bonne santé, pleins de vitalité, toujours prêts aux petits bonheurs du jour...

     

    ça nous semble normal... A l'heure des échographies, l'enfant presque parfait doit être la norme... On oublie trop facilement que certains parents n'ont pas eu le choix ou bien qu'ils ont fait celui d'assumer leur enfant "imparfait"... Mais imparfait pour qui?? A quel titre??

     

    On oublie que l'enfant qui naît, quelques que soient ses particularités, visibles ou non, plus ou moins limitantes dans ce monde qui se voudrait idéal est toujours spécial... C'est notre enfant, celui qu'on a espéré, attendu, rêvé...

     

    Et la réalité nous rattrape toujours, quel que soit l'enfant, parce qu'il est avant tout, un individu doté d'un caractère propre et qu'il l'affirme...

     

    Je fais partie des "Mamans qui râlent"... Parce que je veux bien faire... tout faire... Trop faire?? Mais ces derniers jours, je me suis dis que, finalement, ma capacité  à éduquer mes enfants est bien restreinte face à ces parents qui sacrifient leur quotidien pour que simplement leur enfant ne souffre pas...

     

    Que dire à cette maman qui s'est effondrée dans mes bras en voyant partir son enfant? Qu'elle a choyé pendant 23 ans au quotidien, sans jamais flancher ni cesser de travailler... Que lui répondre quand elle me dit qu'elle sait qu'il sera bien désormais mais qu'elle ne sait pas comment survivre...

    Je n'ai rien dit... Il n'y avait rien à dire... Il en faut du courage pour prendre LA décision qui sera fatale toujours par amour et protection...

     

    ALors ensuite, je suis allée lire une histoire à cette jeune fille au regard de petit enfant, j'ai dégusté ses sourires, son seul moyen de communication... Profiter de ce petit moment câlin où je n'étais plus ni l'assistante sociale ni une maman... Juste quelqu'un qui voulait partager un petit moment hors du temps...

    Et puis ma sonnette d'alarme c'est déclenchée... Etait-ce bien raisonnable de m'accorder cette parenthèse? Risquer le danger de l'attachement...

    Et bien sans doute que oui... Sa maman, la veille, alors qu'on échangeait sur les limites qu'elle poserait à des soins invasifs, m'a déclaré: "Vous savez, il y a des non-vies qui ne valent pas la peine d'être vécues... Et je refuse qu'on lui enlève le plaisir de manger"...

     

    Et toutes ses mamans (les papas sont présents mais ne se livrent pas) racontent les anecdotes joyeuses du quotidien... Leurs manières de contourner les difficultés... Les joies, les peines et surtout elles livrent tout leur amour... Une façon de profiter de chaque petit moment...  Comme si ces enfants différents avaient une capacité à faire vivre l'amour plus fort...

    Mais l'amour, Balotine le raconte si bien que vous irez la lire ici.


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