• http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSmTHpvw5LKi9-oLqiyXb2KSnKDfgj0YGOuufn12EDoGfGy4Z3Vug(je ne sais plus où j'ai piqué l'image mais si vous cliquez dessus vous y serez.)

     

     

    Et oui, moi aussi, je fais grève... Rarement mais surement cette fois... Et pourtant, ça ne m'arrange pas... Vu le boulot qui va s'accumuler sur mon bureau... Vu que je vais devoir aller au bureau en jeans/converses mais avec les ongles parfaitement manucurés (j'ai un statut de blonde à tenir  môa!)... Vu qu'à mon avis, la reconnaissance du DE des Assistants socianux à bac+3 tout le monde s'e, bat les co... s'en fiche... Vu qu'on considère que notre métier est un sacerdoce et qu'on bosse pour la gloire... Pour un peu, on f'rait du bénévolat tiens! On en est pas loin d'ailleurs!!

     

    ALors oui, j'ai horreur et même peur de la foule mais oui je vais suivre mon reporter favori et aller manisfester! Et puis on va arrêter de nous prendre pour des blondes cons...

     

    Je vous fais le copié/collé du syndicat:

     

    Le jeudi 28 avril 2011 par Le Bureau National COMMUNIQUE DE PRESSE INTERSYNDICAL DU 27 AVRIL 2011

    REVALORISATION DES DIPLOMES ET DES SALAIRES DES PERSONNELS SOCIAUX ET EDUCATIFS.

    L’Intersyndicale réunie les 12 et 19 avril 2011 a décidé de maintenir la pression afin d’obtenir :

    · La reconnaissance des diplômes et des qualifications des personnels sociaux et éducatifs et de l’Encadrement,

    · La revalorisation des salaires et des carrières,

    · La défense des missions de Service public

    L’Intersyndicale réitère ses demandes de rencontres avec les Ministres de la Cohésion Sociale, de l’Enseignement Supérieur et du Budget, de la Fonction Publique.

    Par leurs mobilisations, les 16 mars et 7 avril, les personnels sociaux et éducatifs ont envoyé un signe fort de leur volonté d’être reconnus à leur juste niveau de qualifications (trois années d’études) qui ne peut que passer par une revalorisation salariale et de carrière (catégorie A pour le secteur public, cadre pour le secteur privé), actant leur niveau de responsabilité professionnelle.

    Les projets de décrets imposés par le Gouvernement pour les travailleurs sociaux de la Fonction Publique Territoriale, puis seront transposés à la Fonction Publique de l’Etat et de l’Hospitalière, ne répondent pas à ces légitimes revendications, attendues depuis plus de vingt ans par les professionnels sociaux et éducatifs.

    Ces mobilisations ont permis d’obtenir le report des textes au niveau du CSFPT tout en favorisant l’interpellation des employeurs par les professionnels sociaux et éducatifs.

    L’Intersyndicale demande au Gouvernement, une réponse à ces revendications pour l’ensemble des professionnels et non un morcellement par des différences selon les Employeurs Publics et Privés.

    L’Intersyndicale appelle l’ensemble des professionnels sociaux et éducatifs, futurs professionnels, à une manifestation nationale à Paris

    le JEUDI 16 JUIN PROCHAIN

    CP INTERSYNDICAL du 27 Avril

    Paris, le 27 avril 2011


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  • Hum...

     

    Je vais casser un mythe... Ceux qui me lisent, le savent déjà... Une AS n'est pas forcément patiente, ni gentille, ni naïve... Surtout pas naïve... Et puis si on sait se battre pour les autres c'est parce qu'à la base, nous avons un caractère de combattante... Donc l'aide, l'assistance (et pas l'assistanat), le non-jugement et touçatouça, c'est bien joli mais si l'aidé ne fait pas un minimum d'effort, et qu'il n'est pas dans l'incapacité de le faire... Je peux lui botter les fesses... En douceur mais avec fermeté...

     

    Alors cette dame, enceinte de 8 mois, admise pour une intox CO2, je veux bien l'aider mais...

     

    Elle va arrêter de me dire que l'AS de secteur ne fait rien...

    Que le service logement ne fait aucun effort pour lui en fournir un...

    Qu'elle ne va pas rester avec le père du bébé... (enfin, bon elle fait ce qu'elle veut... mais le genre je te roule pour t'attendrir...)

    Que les logements proposés par son employeur sont trop petits, trop ci, pas assez ça...

    Que sa soeur qui l'héberge est trop méchante de ne pas vouloir la garder...

    Que, de toute façon, moi non plus, je ne vais pas vouloir l'aider...

     

    Et c'est effectivement ce qui va se passer si:

     

    Elle agresse l'AS en question (et contactée par téléphone) chaque fois qu'elle la voit

    Elle n'envoie pas son compagnon, titulaire d'un poste dans une grande mairie, demander de l'aide à son employeur...

    Elle me raconte des carabistouilles... Parce que je ne suis pas née de la dernière pluie...

    Elle est trop exigeante... Quand on a pas de logement, un 60m2 pour 3 à deux pas de son emploi, ce n'est peut-être pas si mal...

    Elle est elle-même sans logement du fait de l'incendie...

     

    Et oui, elle m'a bien crispée...

     

     

    Et évidemment, dans le cadre de la protection de l'enfant à naitre, c'est bien moi qui ai contacté le CCAS de sa mairie pour un hébergement temporaire... Fourni gracieusement pas le service logement, qui fait rien, qui s'en fout...

     

    Et oui l'affect, c'est dans les deux sens... On aime, on n'aime pas... MAIS dans tous les cas, on AIDE!!!  Même si parfois, on s'en passerait bien!


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  • s'arrête là où commence celle des autres...

     

    Ou Comment se faire casser les oreilles au bureau?

     

    Ou Comment j'ai arbitré entre deux patientes tandis que l'envie de les laisser s'écharper me tenaillait...

     

    Ou, moi j'dis, les malades, ce n'est plus ce que c'était ma bonne dame!!

     

    Alors, le service dans lequel je travaille, à défaut d'être calme, n'est pas très bruyant... A part les bip bip des machines ou des matelas à air qui se dérèglent... Les patients ne causent pas beaucoup... Ben oui, parfois faut choisir... Respirer ou parler... Bon, on ne leur laisse par forcément le choix mais c'est un autre débat...

     

    Cependant, mon bureau à moi toute seule... Il est trèèèès joli, bien caché au fond d'un couloir... (C'est pour tester le sens de l'orientation des familles)... Donc normalement,, je pourrais y être bieeennn tranquille.... Sauf que forcément, dans ce couloir là, les chambres sont réservées aux patients sortis de la phase critique...

     

    Et ce matin, elles étaient deux mes voisines...

     

    L'une, au premier abord dans l'incapacité d'être bruyante (à cause de sa canule de trach')... Et l'autre, musicienne, violoniste n'envisageant pas d'attendre la sortie pour poursuivre son entraînement vocal...

     

    Depuis quelques jours déjà, je connaissais l'enfer immense plaisir (ma langue a fourché ça arrive!) d'entendre les vociférations vocalise de notre chanteuse d'opérette une bonne partie de la journée... Ce qui avait pour effet de me faire fuir de mon bureau pour me retrancher dans les bureaux rassurants, amicaux, accueillants des docteurs...

     

    Mais ce matin, le bruit des chants a soudain été couvert par les "Z'amours" hautement intellectuels   passionnants, criards, de France 2...

     

    Le son des chants a lui aussi augmenté ... La son de la télé a suivi proportionnellement... Je suis sortie de ma chambre, de mon bureau... Juste à temps pour voir notre artiste entrer dans la chambre de notre fan de jeux et lui éteindre sa télé...

     

    Là, l'envie ET le besoin de confisquer la zapette de l'une et de bailloner l'autre se sont fait violents dans mon esprit...

     

    Heureusement, j'avais mis ma blouse blanche (ça me calme!)... J'ai pris mon air pincé... Avec le regard sévère qui fait peur même quand je ne veux pas... Et là, j'ai rappelé posement que nous étions dans un service hospitalier...

     

    L'une a fait valoir sa nécessité d'entrainer sa voix, l'autre sa surdité mise à mal par sa bruyante voisine... L'une braillait, l'autre écrivait...

     

    Mon côté maternel autoritaire a pris le dessus... J'ai renvoyé chacune des protagonistes a des activités moins sonores dans leurs chambres... Séparées bien entendus...

     

    Nannnméoooo, ça va suffire ce bazar!! J'ai du boulot MOI!


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    Mais pas n'importe laquelle... C'est toujours celle de quelqu'un ... D'un être en particulier... De quelqu'un qui est important pour quelqu'un d'autre...

     

    Le patient c'est d'abord un père, un mari, un frère... C'est toujours l'amour de quelqu'un...

     

    Et c'est important de ne pas l'oublier quand le patient est en état dit "pauci-relationnel"... C'est-à-dire, totalement insconcient et incapable de communication...

     

    Parce que ses patients, je n'établis pas de relation avec eux... Je ne sais pas s'ils m'entendent... Ils ne me parlent pas, leurs yeux sont presque toujours fermés... Il n'y a pas d'affect... Juste le sentiment que ce qui leur arrive est très triste...

     

    Ce patient là, pourtant, j'ai déployé beaucoup d'énergie pour son orientation hors du service... Un peu pour lui, par respect, mais beaucoup pour sa soeur...

     

    Chaque jour travaillé, depuis qu'il est dans le service, je l'ai rencontrée et écoutée, soutenue comme j'ai pu... Le service aussi l'a accompagnée, annonçant la mort proche, puis l'amélioration, puis les limites de la médecine et de ses connaissance et puis l'orientation en soins de suite...

     

    Plusieurs fois, j'ai contacté le service de soins palliatifs, qui l'a accepté, une fois, deux fois... Et puis trois... Parce qu'à chaque fois, le service s'est adapté au patient, à son évolution, à ses chances de récupération...

     

    Alors, pendant ce temps que le service va naturellement au rythme du patient, la soeur s'épuise, de déplacements, de souffrance, de culpabilité...

     

    Ce petit frère, elle l'a toujours accompagné, parce qu'il était joyeux, beau, qu'il apportait de la joie dans son coeur de petite fille mal-aimée... Fille aînée d'une mère qui ne voulait pas avoir le corps déformé... Et puis à 2 ans, une maladie virale l'a laissé handicapé, a limité ses capacités cognitives... ALors elle l'a protégé, entouré, aimé encore plus...

     

    Lorsqu'il a fallu accompagner la fin de vie de sa mère, elle l'a fait, donnant toutes ses forces et cet amour mal retourné... Et puis elle a pris en charge ce frère, jamais abandonné...

     

    Elle l'a pris en charge quand il travaillait, assurant le quotidien avec lui, elle l'a pris en charge quand la maladie l'a touché de nouveau, accompagnant la rééducation et le soutenant pour un retour à son domicile...

     

    Depuis un mois, chaque après-midi, elle est à son chevet, espérant l'impossible et acceptant le pire... Et tout ce temps qu'elle passe à ses côtés, s'inquiètant qu'il souffre ou qu'il ne s'étouffe, ses pensées s'égarent...

     

    Elle culpabilise... Elle culpabilise de peut-être ne pas l'avoir compris lorsqu'il vivait avec leur mère et qu'elle le trouvait "si renfermé", elle culpabilise de l'avoir incité à se rééduquer, à rentrer à leur domicile, quand il voulait abandonner la réécucation et demandait un placement... Elle culpabilise ... De tout, de rien, de ce qu'elle ne devrait pas...

     

    Alors j'écoute, je reformule, je lui démontre qu'elle ne doit rien se reprocher... Elle me raconte l'entretien d'admission en USP... Me dit que le médecin lui a dit qu'elle devrait travailler sa culpabilité qui n'a pas lieu d'être... Elle sourit, elle sait bien analyser ce qu'elle ressent... Mais de là à se contrôler...

     

    Son frère, lui, il ouvre les yeux quand elle évoque leur mère... S'agite... Hasard ou expression... Nul ne le sait...

     

    Alors elle me remercie d'être là... Et aussi s'excuse de me prendre tant de temps...

     

    Culpabilité, quand tu nous tiens...


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    L'heure tourne, l'HAD est reportée de 3 jours... J'aimerais tant qu'il puisse mourir chez lui, au milieu des siens...

     

    Il a changé de chambre, de lit, il est moins surveillé, on prépare la sortie...

     

    Malgré moi, je stresse, ils sont si heureux qu'il aille mieux...

     

    Ils sont presque tous réunis dans la chambre, le papa, la maman et 6 des 7 enfants... Ils l'entourent, le calinent, le bisouillent...

     

    Nous plaisantons... Sur ce papa qui fait des complications (médicales) qu'on ne l'a pas autorisé à faire, sur ses ponts de mai qui retardent les sorties, mais pas plus que les sorties devant la mosquée le vendredi...

     

    Ils y tiennent, j'irai boire le thé à la menthe avec eux... Mais vite, pour que le Papa soit encore là...

     

     

    Et puis, je les laisse à leur intimité, une fille sort de la chambre, m'accompagne dans le couloir... Me demande: "Notre Papa, on pourra l'emmener au pays cet été?"...

     

    DENI...

     

     

    J'ai répondu: " Il ne me semble pas, mais vous pouvez demander au médecin..."

     

     

     

    Mais finalement, TANT qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir... Ils arriveront peut-être à m'y faire croire, mes réa...


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