• Ne desesperons pas!!

     

    Aujourd'hui, alors que je prenais le café avec 2 docteurs, l'une m'a décrit le travailleur social comme étant: sympa, classe et doté d'une vocation...

    Son collègue sceptique, voulait bien adhérer aux deux premiers critères, (ouf je suis sympa!) mais il est resté bloqué sur le dernier...

     

    Sollicitant mon avis...

    Et moi, la bavarde, Miss-réponse-à-tout en personne, je suis restée muette parce que j'ai pensé à cette image-là:

     

    http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcR4RRsNHl7qtWkLdH_c5sNj7fCF1__EZtsV2IOP6s_P4RBygmHj

     

    Alors moi, je veux bien apporter la joie mais sans l'uniforme... Quant à la santé... Quand ils arrivent dans le service où j'exerce, mieux vaut s'adresser au doc' qu'à moi si on veut rester en vie!!

     

    D'autant plus qu'étant plus bien fournie, voire un peu trop et avec le caractère bien affirmé, je ressemblerais plutôt à ça:

     

    http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTu4m7p6LTugaET2j6VZz3zJj3D_XwdkYwJtU9g4Tle9gY3DIKUTg

     

    Mais voilà si certains de mes chers collègues pensent que je bosse pour la gloire, il doit bien se trouver quelques politiques pour le penser aussi... Ceci expliquant cela... Cela c'est: la non-revalorisation du diplôme d'état d'assistant social alors que l'Europe l'exige...

     

    Mais comme les cordonniers sont les plus mal chaussés, je sais fort bien défendre les droits de mes patients mais beaucoup moins ce de ma profession...

    Quant à vous expliquer clairement ce qui me met en colère, le mieux est que vous alliez lire là:

     

    http://www.travailleurs-sociaux-libres.fr/

    Merci à Stéphanie pour son commentaire qui m'a fait découvrir ce site.


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  • Hier, je suis retournée à mon ancien bureau, voir mes vieilles collègues (rhooo pas taper) et partager des gâteaux bien caloriques et un petit verre...

     

    Rien ne change, même avec le temps, la complicité est toujours là, ne reste que les bons souvenirs, les fous-rires, les vendredis après-midi délirants et survoltés avec Eliane. Les coups de coeur et les coups de gueule mais jamais d'ennui...

    Mais aussi ce monde du social qui n'évolue pas positivement, le manque de personnel, les maladies, la difficulté de quitter un emploi plus si confortable mais très insatisfaisant...

     

    Je ne regrette pas mon départ, j'avais besoin de retrouver le monde hospitalier et l'équipe pluri-disciplinaire, le stress de l'urgence, le contact direct avec les patients...

     

    Mais je ne regrette pas non plus mon passage dans cette lourde institution, la formation que j'y ai acquise, les rencontres que j'ai faite, le chemin parcouru...

     

    Le changement forge la vie professionnelle, il l'enrichit... Il permet les échanges de savoir, les transferts de compétences et puis surtout, il évite la lassitude...

     

    Je suis admirative de mes collègues qui font toute leur carrière dans cette institution et qui restent pourtant motivées... Je suis de la génération zapping, j'ai besoin de mouvement, de renouvellement, de nouvelles rencontres...

     

    Pourtant, ça me manque aussi, ce petit côté familial où tout le monde vous connait avec vos qualités et vos défauts et vous accepte tel quel...

     

    Nostalgie, quand tu nous tiens...


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  • Dans mon monde des bisounours du travail, chaque seconde compte... Quand vous passez la porte du service, le temps ne s'écoule plus de la même manière... On ne parle plus en jour, on parle en minutes, chaque heure est importante et peut-être très différente... L'instabilité de l'état de santé des patients, leur risque vital, ce qui fait qu'ils ont été admis dans le service fait que la notion temps est modifiée...

     

    Alors, dans cette urgence de maintenir la vie, de la protéger, il reste peu de temps pour les fioritures... Si vous êtes trop sensible aux attentions, passez votre chemin... Que vous alliez bien ou mal, c'est important, mais honnêtement, tout le monde s'en fiche... Ce n'est pas la priorité et ça ne le sera jamais... N'attendez pas qu'on vous déroule le tapis rouge ou bien qu'on mette les formes pour vous dire quelque chose, ça, c'est réservé au patient et à sa famille...

     

    Et puis on est pas là par hasard... Il en faut du tempérament pour gérer un tel stress au quotidien... On a du caractère... Bon ou mauvais, là n'est pas la question mais... les remarques fusent... gentilles ou pas, drôles ou non... parfois stimulantes... souvent caustiques, souvent irritantes...

     

    Encore moins qu'ailleurs, on a le droit à l'erreur... Elle peut être fatale... La mort rode... Le combat est sans pitié...

     

    Alors on assiste à des scènes surprenantes... Le docteur et l'assistante sociale qui 10 minutes avant s'écharpaient pour un dossier, prennent le café en riant des anecdotes de leurs chiens respectifs... Ils n'étaient pas fâchés?? NON, juste pas d'accord et un peu survoltés...

     

    Et puis certains jours, le grand chef est là... Il ne veut, que dis-je, il n'exige, QUE le meilleur de nous même... Sans concession et sans excuse pour nos limites... quelles qu'elles soient... Les critiques fusent... Mais les compliments... Il faut les lire entre les lignes... Un sourcils qui se lève, un sourire, le droit de contredire sans se faire démonter...

     

    Ces jours-là, on sort du staff sous pression, un peu en colère de tant d'exigence, même si elle est justifiée...

     

    Alors j'essaie de mettre du lien... Avec les patients, les soignants, on est une équipe... ou pas... Dans nos bureaux, un peu à l'écart, on refait le monde avec la psychologue, on cherche les solutions, la meilleur façon de communiquer, de faire entendre nos idées... Avec cette impression d'être inutile ou interchangeable...

     

    Et puis, je fais des transmissions écrites quand je m'absente... Au cas où ça pourrait intéresser quelqu'un... Parfois, je me rends compte quelles sont lues... ça fait plaisir...

     

    Mais quand, comme hier, je reçois une réponse laconique du grand chef: "OK merci"... ça vaut tous les compliments de la terre...


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  • J'ai plutôt une bonne diction, une défaut de prononciation enfantin m'ayant obligée à de nombreuses séances de rééducation... J'en ai pour preuve les étrangers qui me comprennent plutôt bien car j'articule et je parle plus lentement...

     

    Mais aujourd'hui, quelques événements précipités m'ont incitée à aider ma nouvelle collègue... J'ai achevé son travail sur le dossier d'un patient, sans rencontrer le dit-patient puisque ma collègue avait tout écrit dans le dossier... Jusqu'à la question des ambulanciers... Oxygène ou pas? Ventilation ou pas? Trachéotomie ou pas??

     

    Eh eh FACILE! Je sors de mon bureau, je vais dans la chambre de l'intérêssé et lui jette un oeil... Roulé en boule, je ne pouvais pas voir... Je l'interroge alors:  

                                - " Mr X, avez-vous une trach'?"


                                - " Hein??? Une quoi?"

     

                                -" Pas grave! Montrez-moi votre COU! Svp"

     

    Et là, bien compliant, il me jette un regard perplexe et baisse sa couche... Je vous laisse deviner ce qu'il avait entendu!

     

    Cela dit, après cette journée éprouvante, le fou-rire qui m'a saisie, une fois de retour dans mon bureau a été bénéfique!


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  • Dure société qui stigmatise les parents qui en font toujours trop ou pas assez....

     

    Qu'est ce qui explique qu'un enfant d'un fratrie va faire les pires anneries tandis que ses frères et soeurs rentreront gentiment dans le moule après une crise d'adolescence banale?

    Qu'est ce qui pousse un ado, en apparence, heureux à tenter de mettre fin à ses jours?

    Qu'est qui pousse ses mêmes ados à boire de l'alcool et fumer du cannabis de plus en plus jeunes??

     

    Le manque de limites, la libération de la parole en famille sont-ils des raisons suffisantes??

     

    Il faut assurement avoir une belle dose de confiance en soi pour être un parent d'ado... Parce que la remise en question, enfin, celle des autres surtout, ils connaissent...

     

    Que répondre à un ado qui a fait un TS quand il te répond que LUI, il avait juste mal à la tête?? Comment ne pas être inquiet de votre déni provocateur?

    Parce que, pour lui, "l'enfer, ce sont les adultes!"...

     

    Je suis à chaque fois sidérée par ses ados qui se disent en échec scolaire de la faute des profs ou des parents... Rares sont ceux qui t'annoncent honnêtement qu'ils ont échoué car ils ont purement refusé ou oublié de s'assoir à leur bureau...

    Alors effectivement, c'est plus facile d'imaginer que c'est l'Autre, ce parent, tout-puissant et empêcheur de tourner en rond qui dysfonctionne...

     

    En tant qu'assistant social, le challenge est lourd... Arriver à rassurer et orienter les parents pour les aider et réussir à gagner la confiance du jeune pour lui permettre d'avancer....

     

    Mais pour l'instant, je n'ai réussi qu'à noter un dénominateur commun, les parents trop gentils ou trop compréhensifs sont ceux les moins bien récompensensées...Comme si le manque de limites entrainait une souffrance indicible pour l'enfant... On se retrouve ainsi face à un jeune en grande difficulté  qui présente un discours qu'il croit adulte, un comportement déviant d'adulte et une souffrance de petit enfant qu'on a envie de consoler... Pas si simple...

    L'ado a besoin de limites et il les obtiendra, coûte que coûte...

     


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