• Shootée à l'adrénaline...

    C'est grave docteur?

     

    Depuis que j'ai rejoint ce service de "l'extrême limite", je revis...POURTANT Je suis fatiguée, j'ai du mal à décrocher, je me réveille la nuit pensant que j'ai oublié mon réveil mais... je revis...

     

    J'ai travaillé ces dernières années sur des projets de longue haleine, avec des moyens, du temps, des personnes et pourtant, je me suis sentie empêchée, encadrée, alourdie... Je me suis résignée, ennuyée, déprimée... Pourtant, je me suis formée, j'ai pris le temps de la réflection, j'ai aimé l'aboutissement du travail bien fait, je me suis remise en question, bousculée... Je suis devenue plus patiente, plus précise, plus mûre...

     

    MAIS j'y ai perdu la flamme... Oublié pourquoi je me lève chaque matin... J'ai perdu l'envie... J'ai accepté les obstacles, j'en ai contourné certains et je me suis heurtée aux autres... Je me suis perdue... J'ai perdu mon énergie, ma capacité à relativiser, à dédramatiser et puis un matin, j'ai perdu l'envie de vivre... tout simplement...

     

    Alors, je me suis battue contre moi-même, contre cette langueur qui me parasitait... J'ai forcé la nature, cherché de l'aide... Et puis j'ai fait le point de ce qui était important et aussi de ce que je pouvais changer...

    J'ai choisi la vie, l'amour, le bonheur... J'ai choisi de changer de boulot... D'analyser l'importance de mon travail dans mon équilibre quotidien...

     

    Et aujourd'hui, de nouveau, je fais le point, sur ce plaisir que je ressens chaque matin en allant travailler... Sur l'importance de ce nouveau poste dans ma vie quotidienne, sur mon implication...

     

    Et je me dis que je dois avoir un problème...

     

    Pour aimer autant travailler dans l'urgence, le stress, l'angoisse et la mort...

     

    C'est vrai... Je peux dire que je "m'éclate" dans mon travail...

     

    N'ayez pas peur, je n'ai aucun plaisir à voir les gens souffrir ou mourir... Parfois même, je me cache dans mon bureau et je pleure... Mais j'ai aussi tellement de plaisir dans l'accompagnement de chacun sur le chemin de la souffrance que cela compense sans doute ces moments de tristesse...

    Je n'ai plus de lassitude... Je n'ai pas le temps... Un sourire... Une parole qui me montre le réconfort que j'ai apporté me suffisent...

     

    Je ressens juste le bonheur de me dire... que... pendant une seconde peut-être... j'ai aidé une personne...

     

    Vous avez dit: "besoin de réparation"??

     

    C'est à creuser...

     

    Mais parfois, je me dis juste que l'urgence m'empêche de penser...

     

    Et, finalement... Si je ne pense pas... Je vais bien...

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :