• A l'école primaire, j'étais plutôt dans la catégorie "matheuse"... Du genre qui faisait une faute d'orthographe tous les trois mots... Bien entendu, ma mère et l'institutrice de Cm2 se sont unies pour m'inculquer quelques règles de base... "Les SI n'aiment pas les RE"... N'y voyez assurement aucune prédisposition pour la musique... Ou alors simplement celle des mots... 

     

    Cette merveilleuse enseignante, dans la période de deuil qui venait de nous atteindre a réussi à me donner le goût de la lecture... La bibliothèque Rose et son Club des cinq m'ont apporté l'évasion nécessaire à cette époque douloureuse... Mes garçons n'accrochent absolument pas, malgré mes descriptions amoureuses de Dagobert, le chien de la troupe...

     

    Et puis, durant mon enseignement secondaire, j'ai eu la chance de rencontrer des profs de lettre passionnés qui m'ont éveillée au pouvoir des mots et de l'écriture...

     

    Depuis, j'éprouve une tendresse particulière pour cette matière et montre une exigence certaine auprès de mes enfants dans l'acquisition de ses connaissances...

     

    Mais il semble que les temps changent... Et quand après deux semaines de collège, je vois que mon aîné ne bénéficie toujours pas de l'enseignement stable du Français... Ca m'exaspère... Prof titulaire muté... Pas de remplacement fixe... Enseignement décousu... Voire dilletante... Sans parler des accents improbables... Charmant chez un prof de langue mais laissant à désirer lorsqu'il s'agit de la langue maternelle...

     

    Je trépigne... Et pourtant mon fils est ravi... Pas de littérature à lire, pas d'effort à fournir...

     

    Et une fois de plus, je me demande ce qui me retient de me lancer dans ce projet un peu fou de reclassement professionnel... L'éducation nationale recrute des vacataires... Pour les matières "professionnelles"... Seule condition, être diplômé et avoir exercé sa profession  ans...

     

    Mais ce qui me retient... C'est que simplement, on ne s'improvise pas pédagogue... C'est un métier... Qui demande des aptitudes particulières... Et il en est une que je ne suis pas certaine de possèder... C'est la patience... Non pas envers les élèves... Mais envers l'employeur...


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  • Il était une fois une jolie famille, un papa, une maman, deux petits garçons... Sans autres difficultés que celles du quotidien... Une famille comme beaucoup en rêvent...

     

    Et puis le téléphone qui sonne un jour, l'école... Devoir aller chercher son enfant... Troubles de la marche... Et puis le diagnostic... Fatal... Sans appel... Et puis la mort de l'enfant, 4 mois plus tard...

     

    Une vie de rêve qui tourne au cauchemar...

     

    Un monde qui s'écroule...

     

    Et puis la nécessité de survivre... Pour ceux qui restent... Pour l'enfant qui reste...

     

    Mais parfois la tentation de rejoindre celui qui est parti est plus forte... L'appel de la mort, de l'apaisement de cette souffrance sans nom... Ne plus penser, ne plus pleurer, ne plus rien savoir, faire taire cette douleur atroce, celle de l'absence de l'enfant...

     

    Et puis l'entourage qui est présent, l'amour, l'appel de la vie... La sirène des pompiers, la réanimation, l'obligation de vivre... Parce que ce n'était pas le jour, ni l'heure... ELLE est venue... On l'a chassée...

     

    Mais non sans mal... Et sans doute pas sans séquelles... Psychologiques, physiques, familiales...

     

    Et l'équipe se soude autour de cette famille qu'il faut soutenir. Chacun tente de mettre à distance ses peurs, ses faiblesses... Penser professionnel uniquement... Ne pas se projeter... Ne pas pleurer...

     

    Mais l'angoisse rôde... Comment ne pas imaginer les violences subies par cette famille... Et si cela avait été MON enfant... Les larmes menacent... Les démarches administratives permettent de ne pas perdre pied... Rester empathique... Garder sa distance...

     

    Et la nuit revivre tous ses cauchemars, se réveiller en pleurant, en priant pour que jamais la roue ne s'arrête sur nous...

     

    Souhaitons leur l'apaisement... Et peut-être aussi prions ce Dieu si injuste...


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  •  

    Autant comme notre premier est policé en matière de vocabulaire (du moins devant nous), autant le deuxième n'a aucune retenue lorsqu'il s'agit d'expérimenter un nouveau vocabulaire fleuri...

    Inévitablement, je me retrouve à lui expliquer des mots d'une vulgarité indicible afin de lui passer l'envie de les prononcer...

     

    Mais malgré nos efforts éducatifs, Noé est naturellement tourné vers la facilité, les blagues idiotes et les gens vulgaires...

     

    Rien ne le fait autant rire que d'éructer bruyament sous notre regard dépité... Mais nous ne renonçons pas...

     

    Alors quand, dans la voiture, il se met à nous raconter une blague salace, je lui assène qu'il va bien falloir qu'il apprenne NOS règles de vie en société car il va grandir et nous allons tolérer de moins en moins de choses...

     

    Et là, il m'annonce tranquillement que lorsqu'il sera grand, il ne faudra plus le prénommer NOE...

    -"Ah bon pourquoi?" Demande son frère...

     

    - "Parce que c'est un prénom d'enfant et quand je serai grand, ce sera ridicule... Et donc quand je serai un adulte vous m'appellerez...................................................................................................................................................................

     

     

     

     

     

     

     

    GERARD!!

     

    Arghhhhh!!! j'ai failli lâcher le volant et je me suis écriée: "ça ne va pas la tête!!! C'est hors de question!!! Trop moche!!!"

     

    Le frère ne pouvait répondre tellement il était hilare... Mais Noé ne perdant pas son calme et pour une fois très conciliant me propose: "Si tu n'aimes pas Gérard, tu pourrais m'appeler Jean-Claude!"

     

    De mieux en mieux...

     

    Le père, au téléphone me dit: " C'est simple, dis lui que ce sera toujours NOE........... Ou je ne l'appellerai pas..."

     

    La morale de cette histoire est pour les futurs parents (pour les autres c'est trop tard), ne vous fatiguez pas à choisir amoureusement un joli prénom, de toute façon, il ne plaira pas!


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  • Me voila donc de retour dans la vraie vie, celle où l'on meurt parfois... En vacances, j'essaie d'oublier , parfois j'y parviens...

     

    Au quotidien, c'est impossible, dans le service où je travaille, Elle rode, attend son heure et emporte son tribu...

     

    De retour, donc, fraiche et guillerette... Toute neuve de ces mauvaises nouvelles qui pouvaient m'attendre... J'avais été raisonnable et je n'avais pas lu le mail de transmissions... Une premiere...

     

    En bas du bâtiment, j'ai commencé par taper la causette avec un ancien patient... En grande phase d'amélioration, un brin bavard et charmant... On a parlé de sa rééduc, de la pluie, du beau temps et de la rentrée des enfants...

    Ma gaité n'a même pas été entamée par les rabats-joie croisés en gagnant mon bureau... Et puis j'ai allumé l'ordi et la réalité m'a peu à peu rattrapée...

     

    Décès en attente... Famille à voir... Compagne à recevoir... Compagne? Je croyais que c'était une dame la patiente?? Oeil interloqué de la secrétaire... Ben c'est possible, elles sont pacsées... Oui, Oui mais je planais...

    Alors, je prends connaissance de la situation... Incendie... Plus d'activité cérébrale a priori... Diagnostic à confirmer mais le pronostic est très mauvais...

     

    Je lis le rapport des pompiers... J'ai du mal à comprendre les circonstances de l'incendie, chacun me donne une partie d'une version de l'accident... Qui n'en serait pas un...

     

    Je rencontre la famille, prépare la fin de vie, j'explique, j'oriente, je parle des vêtements qu'il faudra apporter... J'aborde les souhaits de la mourante... Le représentant du culte, les obsèques... Je parle doucement, lentement, je caresse une main, fais des pauses... J'écoute les silences... Et puis je sollicite la présence de la compagne, rappelle ses droits... Et le silence se fait plus éloquent...

    Et puis, à travers les mots et les non-dits, je comprends que ce n'est pas l'homosexualité qui est rejetée mais la complexité de leur relation... J'entends la peur de ce qu'ils ne savent pas, de ce qu'ils ont perçu, de ce qu'elles ont laissé voir...

     

    Alors je reçois la compagne seule, j'écoute sa colère... Sa culpabilité qu'elle s'efforce de nier, sa peur, sa jalousie et aussi leur violence... Une relation qui s'étiole petit à petit, des mélanges d'alcool et de médicaments pour faire taire les maux... Mais aussi ces mots qui dépassent la pensée, la violence de l'impuissance, de la frustration, de l'immaturité affective...

     

    Mais dans ce couple de femmes, la force physique est égale, la force morale n'est pas calculable puisqu'une seule aura désormais la parole... Alors, je hièrarchise les priorités... Les violences conjugales entrainent la mort, c'est vrai... Mais dans ce cas présent, il sera difficile de savoir ce qu'il s'est passé ce soir là...

    L'urgence ce sont les obsèques, pour permettre à la défunte, qui s'est envolée au cours de nos entretiens, de reposer en paix... Et aussi d'offrir à chacun l'accompagnement qui apportera l'apaisement de la souffrance du deuil...

     

    Le dernier entretien aura été celui de la médiation... La famille et la compagne, dans mon bureau... Et devant les désaccords, j'ai pris le problème à l'envers... En commençant par le lieu du recueillement pour terminer par la cérémonie religieuse et le choix des vêtements...

    Chacun a fait un pas vers l'autre... Trouvé un compromis vers le concensus...

     

    La famille sera libre de faire suivre l'enquête... J'ai gardé mon intime conviction... Je suis là pour accompagner, pas pour juger...


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  • L'AS en vacances

    Parce qu'une bonne AS est une AS RE-PO-SEE!!!

     

    Et je peux bien l'avouer, je suis partie épuisée, agaçée et avec un taux d'empathie dangereusement bas...

     

    Heureusement des vacances à la montagne étaient prévues dès que la cloche de mes congés sonnerait...

    Nous voila donc partis vers des vacances chez MMV en mode prise en charge... Comprenez Mini-club et repas compris... Le pied...

     

    Enfin LES pieds... Car chez MMV, ils ne se contentent pas d'animer vos enfants... SI vous voulez vous la couler douce c'est possible... Mais si vous cédez aux sirènes de leur guide (fort charmant... et fort marié ne vous précipitez pas mesdemoiselles!), vous pouvez dire adieu à votre repos complet et bonjour à des séances abdos-fessiers en endurance...

     

    Tout commence trèssss gentiment par ce qu'il appelle: "une petite mise en jambes"... NANNNN on ne lit pas autre chose les coquines... Il s'agit de chausser des chaussures de marche très sexy, un short, un tee-shirt et une bouteille d'eau et ce que lui appelle une promenade de santé correspond presque à un trail pour vous... On saluera au passage la dame de 83 ans qui a survécut au parcours... Et oui je l'ai accompagnée un petit bout de chemin... On est AS .... ou pas...

     

    L'écrémage fait, il reste beaucoup de sportifs inscrits... ET MOI... ah comment vous dire??? J'ai bien regretté les tonnes de calories empiffrées joyeusement tout l'hiver... Et promis devant la raclette et le beaufort qu'on ne m'y reprendrait plus...

    Mais j'aime la randonnée, les grands espaces et la montagne donc j'ai suivi allégrement. Mon cher mari, voyant sa très légère brioche (oui il est enervant) se tendre, c'est senti pousser des ailes... "

    "Tiens, je nous ai inscris au VTT!! Tu sais faire du vélo, non?!!! Avec le fessier que tu as, aucun problème!"

    "Mais je t'emm... Bien sur! mon chéri"...

     

    Evidemment, cette semaine là, pour cette activité, je suis la seule femme inscrite... Une épouse me soutient gentiment: "moi je ne me suis pas inscrite, quand il me voit le vélo, ses pneus se dégonflent!" Hummm TOUT VA BIEN...

    L'animateur ado me dit: 'tinquiète, je t'attendrai"...

    Bon, ce qui m'a sauvée justement, ce sont les ados... Enfin les filles, le temps qu'elles comprennent la différence entre le pouce et l'index pour changer les vitesses, j'avais eu le temps d'avancer un peu... Et faut pas croire, le plus dur dans le VTT, c'est pas la montée... NAN NAN... c'est la descente.... Mais là encore nous étions sur une sortie INITIATION... Y'a pas à dire... Sont solides les montagnards...

    Cela dit, après cette balade gentillette... Tu découvres des muscles que tu ne savais même pas qu'ils existaient... BENDIDON!!!

     

    Bon, j'ai renoncé à Canyoning et Via Ferrata, j'avais shopping... C'est sérieux le shopping, faut pas rigoler avec ça...

    Et puis je m'étais dit qu'à la place j'irais courir mais c'est dommage, Paul avait pris mes running pour le canyoning... Alors elles étaient mouillées...DOMMAGE...

     

    Enfin jusque là, je m'en étais bien tirée... Jusqu'à la méga rando sous le soleil Italien... D'abord, les virages en voiture... Ben j'aime pas les virages... Mon estomac non plus... La montée à pied a été bien plus difficile avec la nausée... Et puis devant, ils ne marchaient pas... Ils couraient... Des grands malades... Bon, un des guides m'a coachée... L'autre m'a attendue en haut: "tu marches bien tu sais?! Tu as une demi-heure d'avance sur le programme... Dans un autre groupe tu pourrais être devant!"... Heu, j'y colle une baffe???!!!

    Non, pas de sa faute si les marathoniens ont décidé que c'était l'entrainement du jour...

     

    Je croyais avoir passé le pire... Mais c'était sans compter sur mon fils adoré qui avait choisi son cadeau d'anniv... et le mien... Une après-midi escalade avec guide particulier... Alors, je recommande à toutes les familles l'initiation escalade avec cours particulier et le samedi de préference... C'est ideal, personne sur le site et la découverte en famille... Après, l'aptitude de chacun à apprécier l'escalade c'est une autre histoire...

    J'ai découvert que j'avais un cabri dans la famille, Noé s'étant pris de passion pour ce sport et ne manifestant aucune appréhension... Chacun est monté et descendu à son rythme... MOI, je suis au top pour Assurer (comprenez, soutenir la corde qui aide les autres à descendre)...

    Oh j'ai bien essayé... J'ai mis l'équipement et le casque... Mais quand FRED (le moniteur) a voulu me faire descendre dans le vide... Ben comment dire... Je n'étais plus trop d'accord... L'équipement anti-sex passe encore mais lui faire confiance alors qu'on se connait depuis 10 minutes... Heu faut pas abuser... Ch'suis pas une fille facile, nanméo!!!

     

    Bon, le boulet qui a le vertige, vous avez compris c'est moi... Les autres ont profité, même mon cher et tendre qui a eu une petite frayeur quand il m'a fait décoller en descente... Je me suis rattrapée à la falaise et il est descendu de 10 mètres en 1 seconde... Ben quoi... Faut pimenter sa vie de couple, non??!  ET FAUT FAIRE CONFIANCE AU MATERIEL!!!

     

    Bien vous l'aurez compris, à la montagne et chez MMV on ne s'ennuie jamais (et je ne suis pas payée pour le dire!)

     

    Bien entendu, vous pouvez aussi rester tranquillement à l'hotel profiter gentiment du jacuzzi (si aucun abruti ne passe par là) et vous bidonner aux jeux divers (les participants représentants un spectacle à eux seuls entre l'ado hystérique et la mère qui veut que sa fille gagne à tout prix...)

    Et puis nous sommes rentrés, sans voir les bouchons, detendus et aérés...

     


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