• ON EST PAS A.S. PAR HASARD...

    Ben non...

     

    Il est évident qu'il faut aimer son prochain un minimum... Etre capable d'empathie... Enfin, avoir de l'intêret pour les autres et ce qui ce passe autour de toi...

     

    Mais il faut aussi avoir la capacité de "mise à distance"... Etre capable d'aider l'autre sans souffrir avec lui... Le comprendre sans "se mettre à sa place"...

     

    Tout est question d'équilibre en service social... Parce que finalement, si on y regarde de plus près, les clients du service social sont juste des personnes qui ont perdu le leur et qu'il faudra aider à le retrouver...

    C'est le grain de sable qui fait dérailler la machine et l'AS qui va aider à l'enlever... Ou bien à vivre avec... Pour acquérir un nouvel équilibre...

     

    Le souci, c'est que souvent, nous sommes plus sensibles à la souffrance d'autrui parce que nous-mêmes l'avons connue... N'importe quelle souffrance... MAIS pas toutes les souffrances... Juste la notion de souffrance morale...

    (Et attention, je n'écris pas qu'il faut avoir été une femme battue pour comprendre les femmes battues!)

     

    Résultat: quand je regarde autour de moi, assez rares sont les AS pour qui la vie n'a été que fleurs et bonheurs... D'où l'expression: on est pas AS par hasard... (ben non y'a un concours!)

     

    Cependant, pour pouvoir exercer ce métier sans se mettre en danger (et les autres par la même occasion), il faut avoir dépassé nos douleurs, nos petits ou grands drames... Il faut être capable de relativiser sans minimiser... Comprendre que quelque soit la valeur de la douleur de l'Autre dans notre échelle de souffrance, elle existe et elle lui appartient... Humblement, il faut apprendre le Non-jugement...

     

    Et souvent, c'est difficile... Difficile de mettre de côté ce qui nous semble minime ou important pour comprendre simplement pour notre "client", "patient", "assuré" (appelez le comme vous voudrez...) et ce qui lui parait essentiel à LUI!

     

    D'où l'intérêt d'être bien dans ses converses, escarpins, ballerines, crocs ou ce que vous mettrez... M'en fous! Ce sont VOS pieds...

     

    Mais déjà qu'il est parfois complexe (et pas gagné d'avance), du fait de notre histoire personnelle d'être à l'aise avec chaque "aidé" que l'on rencontre... Je vous laisse imaginer les joies et les difficultés du travail en équipe...

    Parce que, si on est pas là pas hasard, c'est parce que nous avons sorti la tête de l'eau pour éviter la noyade... Donc nous sommes des "winneuses"... Voire des "Killeuses", pour celles qui ont suivi Freud et tué père et mère (psychiquement hein!!)...

     

    Donc imaginez une équipe d'AS... Et bien souvent, grâce au vernis (avec un top coat dessus bien épais...) de l'éducation et de la formation, ça passe... Mais parfois, ça casse... ça explose... Que dis-je? A côté Thernobyl (on peut pas plaisanter avec le Japon c'est trop frais), c'est rien...

     

    Parce que les clients, on veut bien leur passer beaucoup de choses, z'ont le droit d'être impatients, agressifs, difficiles... On peut expliquer pourquoi ils sont comme ça... Et puis même, on va les envoyer voir la psy pour déméler tout ça... Parce qu'on est vraiment TRES gentilles...

     

    Mais les collégues, c'est une autre histoire... Et moi, j'avoue, je n'ai pas de patience... Et l'histoire non digérée de la collégue... Honnêtement... Si elle me gène pour faire mon boulot, je suis sans pitié, ni empathie, ni RIEN DU TOUT...


     

    Parce que finalement, quand on travaille avec de l'humain en perte d'équilibre... Pour le faire remonter sur le fil, il faut être funambule et surtout travailler avec une équipe de funambules... Et quand un membre de l'équipe refuse de remonter sur le fil, le fil tangue et moi j'ai le vertige...

     

     

     


     



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