• Régulièrement, je peste contre moi-même et mon incapacité à aller de l'avant sans regarder en arrière... Au plus exactement à faire table rase de mon passé pour profiter pleinement de mon présent, plutôt confortable, je dois bien l'admettre...

     

    Autrement dit, en thérapie, je m'insurge de devoir faire mon introspection alors que d'autres personnes vivent des quotidiens bien plus pénibles que le mien...

     

    Je suis supposée être heureuse... J'ai un mari adorable (enfin presque... mais sinon ce ne serait pas drôle), 3 sales gosses charmants enfants (garçons et filles...le choix du roi), et un abruti amour de chien (quand il ne bouffe pas MES chaussures), une grande maison et une jolie piscine... Du boulot... Enfin, presque tout va bien si on excepte une famille élargie pathogène... Mais comme finalement, j'arrive à les mettre à distance et à ouvrir la place pour MES amis... ça devrait rouler...

     

    Alors parfois oui, ça va et puis d'autres jours, le moindre grain de sable enraye la machine et je sens que la rage envers la terre entière m'étouffe... Et bien entendu, comme je n'apprécie nullement cet aspect de ma personnalité, j'enrage contre MOI-même... Et je boulotte... tout, n'importe quoi... Je me remplis... Et bien entendu comme je suis conservatrice, je garde tout... Puis j'enrage contre mes kilos et ma difficulté à me raisonner... Alors je cours... ça me détend, mais ça ne suffit pas...

     

    Et depuis plusieurs mois, je cherche pourquoi, malgré des années de thérapie, je vais parfois aussi mal... D'où vient cette résilience incomplète?

    Parce que finalement, je n'ai plus autant de ressentiment contre mes parents...(de toute façon ils sont morts donc les poupées vaudous j'oublie) Je connais leur histoire... J'ai plus ou moins apprivoisé la mienne et je ne m'en sors pas si mal...

     

    Et puis aujourd'hui, j'ai découvert par hasard cet article: La maltraitance laisse des traces visibles dans le cerveau... Ceci m'explique bien des choses... Alors oui, c'est affolant que la maltraitance subie durant l'enfance impose des séquelles physiologiques irréversibles mais aussi c'est rassurant de se dire que la volonté de résilience n'est pas la seule donnée qui permettra de résoudre le problème...

    Vouloir n'est pas pouvoir et même si je continue de croire à un bonheur total possible, je préfère qu'il y ait une explication visible à mon état...


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  • Ou PAS...

     

    J'aurais pu vous faire un billet sur les capacités des incompétents à vous pourrir la vie au travail mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas...

     

    Alors OUI, je suis fâchée contre le boulot... Mais ce n'est quand même QUE le boulot... Et puis je suis en vacances, alors je vais coller un joli mouchoir dessus et passer à autre chose...

     

    Alors donc j'ai la malchance d'avoir une famille, comment dire... Réduite et complexe... Oui les gens autour de moi ont une fâcheuse tendance à mourir un peu trop jeune ou à souffrir de troubles particuliers...

     

    Il nous reste donc fort peu de membres de la famille à visiter ou à bisouiller... Et ma capacité de tolérance à la souffrance morale est de plus en plus réduite... Alors je me protège, de plus en plus... Je deviens sauvage...

     

    En réalité, quand vous me rencontrez pour la première fois, je mords... Si vous survivez, on peut devenir amis... Peut-être... Mais peut-être pas...

     

    Ma capacité de résilience s'étiole aussi... Donc j'y prends garde, je choisis mes combats... Un faux pas de "presque ami" peut signer son arrêt de mort... Je pars, sans me retourner...

     

    Avec la famille, je fais un peu beaucoup plus d'effort... J'en ai avalé des couleuvres... J'ai eu des parents malades, ça laisse des traces... On fait des efforts, on accepte, on pardonne... Et on se reprend une claque et on recommence... Bon, à l'âge adulte, ça donne une impression de carapace bien épaisse... Mais dedans c'est fragile, tout mou, tout cassé... Enfin presque, c'est la capacité du coeur d'être broyé à l'infini... Même quand on croit qu'il ne battra plus...

     

    Et puis un jour, il ne reste autour de nous que ceux qu'on croit incapable de nous blesser... Et on baisse la garde... A tort...

     

    Ca commence par un remariage auquel nous ne sommes pas invités... "T'inquiète,  on fait ça entre 2 témoins c'est une formalité..." Hummm c'est ça... Nous on nous appelle que pour les enterrements... Ou presque...

    "Et puis j'ai choisi la date de ton anniversaire"... Alors ben ça!!! Tu ne sais pas encore qu'elle porte la poisse?? Ben tu verras...

     

    Et ensuite, on reçoit un coup de fil à 11h50: "On est sur l'autoroute, on peut venir déjeuner"... Ben oui, avec plaisir... Et le futur marié en voix off qui dit :"non on a pas le temps"... Ben boulotte ton sandwiche sur l'autoroute et faispasc... bon appétit...

     

    Et une heure plus tard, qui se présente au portail?? La même... Accompagnée du fiancé... J'ai dit bonjour, appelé les enfants pour qu'ils fassent de même... Et j'ai refermé le portail...

     

    J'ai une règle, peut-être idiote, mais assurément salutaire... JAMAIS ne laisser l'occasion de me blesser deux fois...

     

    C'est ma marraine pourtant... Mais la vie s'est chargée de m'apprendre une dure leçon: "Je ne peux pas tout accepter..."

    Et je m'effondre... Parce qu'au final, ma capacité de résilience a été utilisée... Je n'ai plus de place ni pour le pardon, ni pour l'oubli... C'est triste mais c'est ainsi...


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