Parce que préparer la rentrée pour les 3 mouflets n'était pas suffisante...

 

Mon Noé, 6 ans et plein de poésie vient me voir hier en criant de bonheur: "Regarde Maman, j'ai des coucougnettes Enormes, trop top!!"...

Et la mère, légèrement inquiète de vérifier...

 

 

Effectivement, direction les urgences avec le mouflet vaguement inquiet et la mère en mode jestresseàfondmaispasquestiondelemontrer... Examen d'urgence pour vérifier que l'hernie inguinale n'est pas étranglée... Le cher ange refuse de baisser son pantalon devant la pédiatre... Puis argumente: "J'veux pas que tu me fasses pareil qu'au chien"...

Le bonheur d'être mère...

Et d'expliquer à la pédiatre que le chien a été castré la semaine dernière... L'enfant rassuré, accepte de montrer le problème... Mais surtout, ne perd pas le nord:  "Si je dis rien, j'aurais droit à un paquet de cartes Pokemon"...

Le fourbe... Bien sur que j'ai accepté...

 

Donc c'est important, il faut opérer mais pas dans la soirée...

 

En attendant le rendez-vous, il faut surveiller et remettre les intestins à leur place... Facile... Je manque de tourner de l'oeil à chaque fois...

Le bonheur d'être mère... Si vous me lisez et que vous n'avez ni procréé, ni adopté... Réfléchissez bien!

 

Et puis il faut éviter la constipation... Et l'enfant est donc incité à produire de jolis "cacas mous"... Alors quand il se gave mange des frites à la cantine, le soir, il faut rectifier le tir...

Alors je propose haricots verts, pompote et ................ pruneau (sans S parce que déjà c'est un challenge de lui en faire avaler un!)...

Et puis j'admire la solidarité fraternelle du grand frère... "Noé, j'en mange un, tu en manges un... Je t'aide!"

 

Le bonheur d'être mère...

 

Mais la solidarité est rarement gratuite... Quand le chérubin négocie un cadeau pour son intervention chirurgicale (vous aurez compris que tout acte sera monnayé), le grand frère signale que lui aussi devrait avoir un cadeau de soutien...

Ben voyons...

 

La soirée est poétique ET mercantile... Les enfants discutent du cadeau qu'ils vont me soutirer (et pas un petit parce que Noël c'est loin et qu'un opération c'est super important) autour du pauvre petit patient assis sur le trône...

Les commentaires vont bon train... Chacun s'extasie sur le fabuleux caca-mou-qui-fouette tout en parlant de la carte Zerkrom à avoir ABSOLUMENT...

Finalement, y'a que moi qui stresse...

Le bonheur d'être mère...

Made in Normandie...


 





 


De retour de notre week-end Normand, la voiture chargée des enfants de retour de vacances et de belles poires du jardin de ma
tante, je me lance dans la cuisine...


Quand on regarde le ciel... Y'a que ça à faire...


Et comme les enfants ont pensé que c'était un excellent petit déj', y'en a plus pour le dessert!


 


Recette express:


8 belles poires... (ne me demandez pas la variété, j'ai demandé son petit nom à l'arbre mais
il ne m'a pas répondu)


Épluchées et coupées en morceaux arrosées de 2 cuillères à soupe de crème fraîche épaisse et liquide ET légère ( j'vois pas l'intérêt vu la tonne de beurre mais je n'avais que ça en stock!)


 


Vous les déposez au fond d'un moule à manqué préalablement chauffé au fond avec un peu de beurre et de sucre (l'objectif c'est de faire caraméliser).


 


Vous recouvrez du crumble:


100g de sucre en poudre (cristal de préférence)


100 g de farine


100 g de beurre


A mélanger, si vous avez un thermomix, c'est le top, 10 sec vit 10 dans un sens puis dans l'autre...


Ajouter 50 g d'amandes effilées, à mélanger vit 4 pour ne pas les mixer...


 


Le tout au four thermostat 7 pendant 30 min... Dégustez tiède... Éventuellement avec du cidre mais pas au petit déj'!

J'ai plutôt une bonne diction, une défaut de prononciation enfantin m'ayant obligée à de nombreuses séances de rééducation... J'en ai pour preuve les étrangers qui me comprennent plutôt bien car j'articule et je parle plus lentement...

 

Mais aujourd'hui, quelques événements précipités m'ont incitée à aider ma nouvelle collègue... J'ai achevé son travail sur le dossier d'un patient, sans rencontrer le dit-patient puisque ma collègue avait tout écrit dans le dossier... Jusqu'à la question des ambulanciers... Oxygène ou pas? Ventilation ou pas? Trachéotomie ou pas??

 

Eh eh FACILE! Je sors de mon bureau, je vais dans la chambre de l'intérêssé et lui jette un oeil... Roulé en boule, je ne pouvais pas voir... Je l'interroge alors:  

                            - " Mr X, avez-vous une trach'?"

                            - " Hein??? Une quoi?"

 

                            -" Pas grave! Montrez-moi votre COU! Svp"

 

Et là, bien compliant, il me jette un regard perplexe et baisse sa couche... Je vous laisse deviner ce qu'il avait entendu!

 

Cela dit, après cette journée éprouvante, le fou-rire qui m'a saisie, une fois de retour dans mon bureau a été bénéfique!

Dure société qui stigmatise les parents qui en font toujours trop ou pas assez....

 

Qu'est ce qui explique qu'un enfant d'un fratrie va faire les pires anneries tandis que ses frères et soeurs rentreront gentiment dans le moule après une crise d'adolescence banale?

Qu'est ce qui pousse un ado, en apparence, heureux à tenter de mettre fin à ses jours?

Qu'est qui pousse ses mêmes ados à boire de l'alcool et fumer du cannabis de plus en plus jeunes??

 

Le manque de limites, la libération de la parole en famille sont-ils des raisons suffisantes??

 

Il faut assurement avoir une belle dose de confiance en soi pour être un parent d'ado... Parce que la remise en question, enfin, celle des autres surtout, ils connaissent...

 

Que répondre à un ado qui a fait un TS quand il te répond que LUI, il avait juste mal à la tête?? Comment ne pas être inquiet de votre déni provocateur?

Parce que, pour lui, "l'enfer, ce sont les adultes!"...

 

Je suis à chaque fois sidérée par ses ados qui se disent en échec scolaire de la faute des profs ou des parents... Rares sont ceux qui t'annoncent honnêtement qu'ils ont échoué car ils ont purement refusé ou oublié de s'assoir à leur bureau...

Alors effectivement, c'est plus facile d'imaginer que c'est l'Autre, ce parent, tout-puissant et empêcheur de tourner en rond qui dysfonctionne...

 

En tant qu'assistant social, le challenge est lourd... Arriver à rassurer et orienter les parents pour les aider et réussir à gagner la confiance du jeune pour lui permettre d'avancer....

 

Mais pour l'instant, je n'ai réussi qu'à noter un dénominateur commun, les parents trop gentils ou trop compréhensifs sont ceux les moins bien récompensensées...Comme si le manque de limites entrainait une souffrance indicible pour l'enfant... On se retrouve ainsi face à un jeune en grande difficulté  qui présente un discours qu'il croit adulte, un comportement déviant d'adulte et une souffrance de petit enfant qu'on a envie de consoler... Pas si simple...

L'ado a besoin de limites et il les obtiendra, coûte que coûte...

 

Parce qu'on a vite fait d'accuser nos sorcières belles-mères d'avoir mal éduqué leurs fils... En même temps c'est un postulat...

 

Parce que, finalement, la société évolue très lentement et c'est souvent la mère qui pose ses jours "enfant malade" (quand elle a la chance d'en avoir)...

 

Parce que, tout de même, on a pas le même sens du propre...

 

Mais surtout c'est mon fils qui m'incite à me poser la question... J'ai un mari qui repasse (de moins en moins...), qui fait à manger (mais faut avoir très faim), qui change les couches (sans moufter mais te les laisse sur place), descend (parfois ses chaussettes sales à la buanderie)... Enfin, un mari qui peut envisager de participer (et pas seulement en finançant la femme de ménage)...

 

Et pourtant, mon fils aîné est le pire macho, voire misogyne que la terre ait porté...

 

A 18 mois, en allant à la crèche à pied, il hurlait de rage quand des écolières nous dépassaient en courant... Et quand je demandais pourquoi, il répondait: "Non pas fille!"...

 

A la maternelle, il ne supportait pas que la maîtresse lui demande de donner la main à une petite fille... Commentaire: "c'est trop nul les filles"... Il pouvait même pousser plus loin en disant que la fille était trop moche... Il a même été jusqu'à déchirer une invitation à une anniversaire pour être sur de ne pas y aller... (Grand moment de solitude quand la mère te demande pourquoi tu n'as pas répondu à l'invitation)...

 

Il m'a aussi demandé, à l'époque où seul son père repassait, si j'avais le droit d'utiliser la centrale vapeur de son papa... (Non en fait tu as raison, vaut mieux pas, je pourrai me brûler...)

 

Lui mettre un tee-shirt rose ou avec un dessin de fleur même purement étiqueté masculin, n'y comptez pas...

 

Il vous annonce froidement que les filles c'est pénible... Mais que oui, il se mariera un jour car "il faut bien quelqu'un pour préparer à manger et s'occuper du bain des enfants"... Et oui il veut être un papa...

 

Mais le clou, c'est qu'aujourd'hui en regardant le soldat rose... Et en écoutant la chanson de l'homme de ménage, il s'écroule de rire en me disant: "c'est quand même une bonne blague "homme de ménage"...

Interloquée et surtout craignant le pire, je sollicite quelques précisions... Réponse du sale môme, méprisant: "Ben t'as déjà vu un homme de ménage??!! c'est ridicule!!"...

 

A votre avis, je jette l'éponge ou je peux encore lui coller un vernis de savoir-vivre??